Rachid Taha (1, 2 ,3 Soleils) est décédé, quand il n’était pas tendre avec Khaled et Faudel

Rachid Taha (1, 2 ,3 Soleils) est décédé, quand il n’était pas tendre avec Khaled et Faudel

C’est un véritable choc pour le monde de la musique ! Le chanteur Rachid Taha s’est éteint dans la nuit de mardi à mercredi 12 septembre dans son sommeil, suite à une crise cardiaque. Il n’avait que 59 ans. Ancien leader du groupe Carte de Séjour dans les années 80, il avait notamment défrayé la chronique en reprenant à sa manière Douce France de Charles Trenet pour dénoncer la xénophobie. Celui qui a su si savamment mélanger ses influencer algériennes au rock et au punk en offrant une version toute personnelle du légendaire Rock the Casbah des Clash, a également connu un immense succès grâce à sa collaboration avec Khaled et Faudel avec l’album 1, 2, 3 soleils sorti en 1998.

Dans une interview accordée à Paris Match en 2013, Rachid Taha était revenu sur cette collaboration fructueuse. Le chanteur se disait d’ailleurs prêt à réitérer l’expérience : “Mon fils me le demande tous les jours ! C’est vrai que ce serait bien d’y retourner. Mais Faudel et Khaled ont un peu disparu. Il ne reste que la légende…” avait-il alors déploré. Sans langue de bois, l’artiste avait notamment évoqué le cas de Faudel, surnommé à l’époque “le petit prince du raï” : “Faudel, c’est un gamin. Quand Johnny soutient Sarkozy, on ne lui dit rien. Faudel n’avait peut-être pas les armes. Sa carrière avait été flinguée parce qu’il n’a pas su gérer le succès.” A l’époque de 1, 2, 3 soleils, Faudel n’avait que 20 ans. Ce dernier avait effectivement apporté son soutien à l’ancien président de la République en 2007. Un geste qui lui a sans doute coûté, en partie, sa carrière…

Artiste engagé, Rachid Taha n’a eu de cesse de dénoncer le sectarisme et la xénophobie, tout en pointant du doigt le cliché du “Rebeu qu’on invite à la télé”. “En trente ans, je n’ai jamais loupé un avion ou un train. C’est pour ça qu’on m’appelle ‘le Suisse’, je suis toujours à l’heure ! Biolay, quand il est en retard, on dit que c’est un dandy. Un étranger, on dit que c’est un casse-couilles ! Quand un artiste arabe tape sa femme, c’est l’ignominie sur terre. Quand un artiste français tue la sienne, on lui trouve des circonstances atténuantes. C’est de la xénophobie,” avait-il également déclaré dans Paris Match évoquant notamment les différences de traitements, selon lui, entre l’affaire de violences conjugales qui a éclaboussé Khaled et celle du meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat.

Crédits photos : COADIC GUIREC / BESTIMAGE